En avion : voyages à petits prix

Les voyages peu chers ou "low cost" (terminologie anglo-saxonne fréquemment employée) ont le vent en poupe. Mais sans précautions, en particulier pour les personnes handicapées, ces bons plans peuvent s'avérer être... de bien mauvais plans.


Le "low cost", qu'est-ce que c'est ?

 

Tout commence en 1991. Ryanair, compagnie irlandaise, décide d'exploiter des lignes à bas coûts entre Dublin et Londres. La ligne fait vite concurrence à British Airways. Puis, à partir de 1997, la déréglementation du transport aérien, décidée par la Commission européenne, met
fin au monopole des compagnies aériennes nationales et ouvre la porte à la concurrence. Des vendeurs à bas prix commencent à fleurir, soutenus par l'arrivée d'Internet.


Aujourd'hui, les compagnies aériennes à bas coûts ont pignon sur rue. De leur côté, les transporteurs traditionnels ont réagi en créant, à leur tour, leur propre filiale "low cost". Et les discounters du ciel ont fait des émules dans d'autres domaines commerciaux, location de voiture et hôtellerie en tête.

Comment ça marche ?

 

La recette de ces compagnies, aux prix généralement imbattables, est simple : transporter le plus de personnes possible en augmentant le  nombre de sièges en cabine ; faire voler les avions entre les aéroports les moins chers, souvent "secondaires" (celui de Beauvais, par  exemple, au lieu de Roissy ou Orly) ; réduire au minimum les frais : moins de personnels au sol, pas d'impression de billets, pas de plateau repas à bord, ni de collation, etc. ; voire, pour certaines compagnies, fairepayer l'enregistrement des bagages et proposer  des services après-vente réduits.

 

De plus, le prix attractif affiché cache parfois desfrais que le voyageur doit payer en sus : la TVA (pas toujours comprise sur le prix affiché), la taxe d'aéroport, les frais de réservation, le transport des bagages, etc.


Quelles précautions prendre pour éviter les pièges du "low cost" ?

 

  • Acheter à l'avance et voyager dans les périodes creuses. D'autant que les tarifs s'indexent sur la demande ou en fonction du taux de remplissage et que plus l'avion se remplit, plus les prix grimpent.

 

  • Réserver sur le Web. Les "low costers" incitent leurs clients à utiliser Internet. La réservation en ligne est en général moins chère que par téléphone ou dans une agence et c'est là que sont lancées les offres promotionnelles. Les paiements y sont sécurisés mais,  souvent, un surcoût est imposé en cas de paiement par carte bancaire sans que ne soit vraiment donnée la possibilité de payer autrement.

 

  • Bien réfléchir avant de réserver. Les billets sont la plupart du temps non modifiables et non remboursables... à moins d'avoir payé un supplément pour pouvoir le faire !

 

  • Prendre en compte le prix du billet TTC et le montant des taxes d'aéroport.

 

  • Demander si l'enregistrement est gratuit, le poids de bagages autorisé et le coût d'un éventuel supplément.

 

  • Comparer les tarifs avec ceux des compagnies classiques. Il arrive que ces derniers soient plus intéressants, surtout si vous réservez  peu de temps avant le départ et pour un vol intérieur.

 

  • Se faire préciser l'aéroport de départ et d'arrivée. Vous devrez, s'il s'agit d'un aéroport secondaire comme celui de Beauvais, ajouter  au prix du billet le coût du moyen de transport pour vous y rendre.

 

  • Être attentif en cas de correspondance. Les compagnies "low cost" ne vendent pas ce type de billet. À vous de calculer le temps nécessaire, en tenant compte des délais pour l'aide dont vous aurez besoin au débarquement et à l'embarquement.

 

  • Emporter, si besoin, un repas et une boisson (attention : seuls les contenants d'une capacité maximale de 100 ml sont autorisés à bord).

 

Et le handicap dans tout ça ?

 

  • Les compagnies "low cost" considèrent les personnes handicapées comme un public « à besoins spéciaux », « à besoins spécifiques » ou encore à « demandes spéciales », selon la terminologie adoptée sur les sites Internet par les uns ou les autres (EasyJet, Ryanair,  IDTGV...). C'est donc dans ces rubriques qu'il faut chercher les informations destinées aux personnes en situation de handicap...  lorsqu'elles y figurent, ce qui n'est pas toujours le cas. N'hésitez pas à "farfouiller" un peu partout sur le site : ces éléments sont, dans l'ensemble, difficiles à trouver.

 

  • Mieux vaut choisir un "low costers" qui affiche son numéro de téléphone sur son site : vous pourrez ainsi spécifier vos besoins et  obtenir, en direct, des réponses à vos questions (attention, les appels sont souvent surtaxés).

 

  • Rappelez-vous que le règlement CE n° 1107/2006 du 5 juillet 2006 s'applique aussi aux compagnies "low cost". En dehors des pays  concernés par ce règlement, demandez les modalités de l'aide qui vous sera apportée (payante ou non).

 

  • Il arrive qu'indirectement, en raison du handicap, il ne soit pas possible de bénéficier des offres promotionnelles. C'est le cas pour les  locations de voiture avec conduite aménagée et certains tarifs SNCF ou des offres telles que le "speedy boarding", l'enregistrement en ligne sur un avion.

Les commentaires sont fermés.